Maladies & Traitements

Publié le 22 August 2005 (mis à jour le 7 September 2005) par Nico, Aude

Les sources :

Nous ne pourrons citer toutes les maladies dont souffraient les Egyptiens dans l'antiquité. Elles ont été identifiées grâce à leurs noms anciens et les descriptions qu'en font les textes, leurs manifestations dans les portraits du corps humain, l'étude des tissus malades réalisée sur les momies et l'analyse des os et des dents des squelettes découverts dans les cimetières. L'ensemble de ces recherches forment une nouvelle discipline : la paléo pathologie.

Des maux de toutes sortes :

La langue égyptienne identifie quelques 200 types de maladies. On ne peut savoir ce que désigne le nom d'une maladie que si les symptômes ou le traitement conseillé sont décrit dans un contexte. Par exemple le papyrus Edwin Smith évoque un homme souffrant d'une blessure béante à la tête qui présente les symptômes du tétanos :

« Sa bouche est étroitement fermée [...], son arcade sourcilière se crispe convulsivement et il a l'expression d'un homme qui pleure. ».

Ainsi, les égypyptiens étaient atteint d'affections occulaires, de maladies gynécologique et obstétricales, d'affections de l'anus (prurit, prolapsus), de maladies internes comme les troubles uriniares, les ictères, les tumeurs de la rate, du foie. Il faut ajouter à celà différentes fièvres dont les dysentries, la typhoïde... et les maladies parasitaires, telles la bilhariose, l'antylostomose qu'ils attrapaient en marchant dans la boueet l'eau sale. Ils étaient également atteints de filariose ou de malaria véhiculés par les moustiques. Les égyptiens également être frappés de malformations congénitales comme l'achondroplasie (traduit par un nanisme des membres). Celle-ci semble avoir été suffisament courante pour que cette forme fut donnée à des divinités comme Bès, gnome Barbu qui veille sur le foyer.

Tumeur bénigne

Myone calcifié de l'utérus, tumeur bénine, trouvé sur une femme âgée de 35-45 ans. Sayala, Nubie égyptienne, IIIe-Ve siècle après J.-C., Vienne, Naturhistorisches Museum.

Les Egyptiens faisaient la distinction entre une simple fracture, sedj avec l'Os cassé en deux et une fracture compliquée, peshen, avec l'Os brisé en plusieurs fragments. Ainsi depuis 170 ans, on étudie la morphologie et l'anatomie des momies. Depuis le début du 20ème siècle l'examen aux rayons X prend la place des dissections ce qui a permis l'analyse de la plupart des collections de momies du monde. Ainsi un assez grand nombre de pathologies a été répertorié : des kystes amibiens, l'hypertrophie de la rate (peut-être due à la présence de la malaria), la variole, la poliomyélite, l'artériosclérose, l'arthrose, les caries dentaires, la tuberculose vertébral, les rhumatismes infectieux, les tumeurs, etc...

Vertèbres thoraciques

Les quatres dernières vertèbres thoraciques et la première lombaire de Khouyankh, un dignitaire, sans doute prêtre de la nécropole royale, ont souffert de la tuberculose. Moyen Empire, fouille du Czechoslovak Institute of Egyptology.

Des remèdes :

Les textes mentionnent quelques 200 remèdes pour lutter contre la maladie. Ils proviennent de 70 espèces animales environ (sang de crocodile, poil de babouin, utérus de chatte, vulve de chienne, pénis d'âne, graisse de porc, d'oie, chair de lézard , queue de truie, infusion de scorpion...), de 25 plantes (pavot, menthe, gentiane,figue, ricin, safran, sycomore, styrax,...) , de 20 minéraux (chaux, sel de plomb, sel marin, le sulfate de cuivre, l'Oxyde de cuivre et de fer, la poudre de lapis-lazuli, le sulfure d'arsenic...) et d'un certain nombre d'aliments, de boissons (lait de femme ayant accouché d'un garçon, miel, lait, sang d'animaux divers...) et de sécrétions (fiente de mouche...). Les ingrédients étaient mélangés par le médecin lui-même avec une base formée par du lait, de la bière édulcorée ou de l'huile et avec de la graisse lorsqu'il s'agissait d'onglets. Quant aux modes d'administration, ils étaient variés et ingénieux : tisanes, potions, baumes, pommades, collyres à l'aide d'une plume de vautour, fumigation, injection vaginal (certainement à l'aide de cornes d'animaux dont l'extrémité était coupée), lavement...

Figues

La figue noire : soigne les affections des bronches et des poumons. Elle était également utilisée pour l'impuissance.

Erable

Le fruit de l'érable est réputé pour ses vertus adoucissantes.

Menthe

La feuille de menthe soigne les troubles gastriques.

Pavot

Le pavot (l'opium) est utilisé pour calmer la douleur.

Blé

Le blé soigne les problèmes de peau.

Papyrus

Le papyrus a des vertus énergétiques, en plus de servir pour l'écriture.

Bien entendu, les médications s'accompagnaient d'incantations qui en assuraient l'efficacité. Enfin, quelle que fut la maladie, l'Egyptien trouvait toujours un remède. Et même si ces remèdes ne nous paraissent pas très convaincants, certains sont encore utilisés de nos jours par les fellahs des rives du Nil.