La 3ème période intermédiaire
Publié le 22 September 2005 (mis à jour le 3 February 2008) par Nico, Francois Daumas
La troisième période intermédiaire n'est pas comme les deux autres périodes intermédiaires une période de chaos et de violence. C'est une période où le pouvoir phraonique ne va cesser de s'affaiblir progressivement et où le pays va se diviser avant la réunification par Piânkhy.
Datation :
La troisième période intermédiaire s'étend approximativement de ~1080 av J.C. à ~730 av J.C.
Dynasties :
La troisième période intermédiaire est composée de différentes dynasties allant de la XXIème jusqu'à la XXIVème dynastie. Pour en savoir plus, voir l'article : Listes des pharaons
Capitale :
Durant cette période, la capitale se trouvera successivement à Thèbes, à Tanis, à Bubastis et à Saïs.
Périodes adjacentes :
La période précédent la troisième période intermédiaire est appelée le Nouvel Empire et la période la succédant est appelée la Basse époque.
Histoire :
Durant le Nouvel Empire, les Enseignements moraux sont devenus de véritables guides spirituels. Cette valeur humaine, l'Égypte la conserva dans sa décadence et même lorsqu'elle fut asservie à l'étranger. C'est sur un pays affaibli, en effet, que régnèrent les pharaons de Tanis du Xe au milieu du VIIIe siècle (XXIe et XXIIe dynasties). À Thèbes, les grands prêtres d'amon, qui avaient d'abord pris des titulatures royales (Hérihor et Pinedjem), étaient quasi indépendants. Les pharaons tanites essayèrent de les ramener sous le joug en leur faisant épouser leurs filles. Puis ils firent nommer leurs fils au souverain pontificat. Ce fut en vain, le Sud demeura encore pour longtemps à peu près autonome. Aucun des rois tanites n'eut l'énergie ni les moyens matériels de ressaisir les rênes et de refaire l'unité réelle du pays. Aussi le prestige de l'Égypte a-t-il beaucoup baissé à l'étranger. Au temps du dernier Ramsès, l'envoyé du dieu Amon au Liban, Ouenamon, est maltraité sans vergogne par les princes locaux. C'est durant cette période que se constitue le royaume hébreu de David et de Salomon. Mais un prince libyen, Chéchanq Ier, monta sur le trône vers 950 et fonda la XXIIe dynastie. C'est le Chichaq de la Bible. Il tenta de reprendre une politique d'expansion et fit en Palestine une campagne au cours de laquelle il pilla Jérusalem, dont il emporta tous les trésors, ceux du roi Roboam et ceux de Yahweh.
Masque funéraire du roi Sheshon Ier.
Le souvenir de cette puissance apparente de l'Égypte inspirera le parti égyptophile à Jérusalem, mais ne trompera pas l'attention avisée des Prophètes, pour qui l'Égypte demeure vacillante en face de la puissance assyrienne puis néo-babylonienne.
Récipient d'or et d'argent de la XXIe Dynastie.
d'ailleurs, elle traverse une nouvelle crise qui l'affaiblit encore plus. C'est l'époque de l'anarchie libyenne, qui dure une grande partie du VIIIe siècle. Les pharaons qui succèdent à Chéchanq sont incapables de se faire obéir de leurs vassaux; le grand prêtre de Thèbes, le gouverneur d'Héracléopolis, les princes du Delta, turbulents et belliqueux, évoquent de manière étonnante des féodaux de notre Moyen Âge, à travers ce que Maspero a appelé la Geste de Pétoubastis. Leurs luttes aboutissent en tout cas au triomphe, apparemment facile, d'un roi de Kouch (région du haut Nil, en amont de la deuxième cataracte), Piankhy, qui conquiert l'Égypte en 730. C'est la première fois qu'une invasion quelque peu durable vient du Sud. Ce roi régnait à Napata, près de la montagne sainte du Gebel Barkal, un peu en aval de la quatrième cataracte. La civilisation de son royaume et son dieu principal, Amon, étaient empruntés à l'Égypte, mais bien des traits de son organisation sociale et de ses coutumes monarchiques dénotent une origine purement soudanaise.
Statuette de Amenridis 1er.
Un dynaste de Saïs, Tefnakht, avait essayé de résister au Kouchite avec d'autant plus de facilité que Piankhy avait rapidement abandonné l'Égypte pour retourner dans la lointaine Napata. Son fils Bocchoris lui succéda et tenta de donner à l'Égypte une législation nouvelle. Mais il succomba lors du retour offensif des Kouchites de la XXVe dynastie, en 715. Pendant un demi-siècle, le pays est administré par l'étranger du Sud. L'expérience se termine par la terrible invasion d'assourbanipal (663), qui pille Thèbes. L'événement fit une telle impression dans tout l'Orient que, cinquante ans après, le prophète Nahoum l'évoque encore avec émotion.
Le texte de cet article provient du CD-ROM Encyclopædia Universalis (version 7 parue en 2001).